Aux citadins de Bujumbura





Oô… la Ville
Oô… ma Ville
Je me réjouis quand je vois comment tu brilles
Mais quand je vois le comportement de ta population,  je vrille
Et du coup mon cœur perd son équilibre comme un infirme sans béquille.

Oô… la Ville
Oô… ma Ville
Si j’étais un médecin
Je pourrais découvrir et introduire un vaccin,
Le vaccin contre l’égoïsme parce que « vaut mieux prévenir que guérir ».
Mais comme je suis un poète, je vais utiliser mes mots poétiques avec gratitude
Et je suis sûr que je serai à mesure d’éradiquer cette mauvaise attitude
Qui est devenue maintenant une habitude.

L’égoïsme à Bujumbura est une question épineuse qui me tourmente
C’est un problème sérieux qui me hante.
 En ville de Bujumbura, je ne sais pas de quel cœur on possède
Je ne connais pas quel Dieu on veut servir
Parce que la plupart est corrompue par l’individualisme
La plupart est envahie par l’égoïsme.

Je me souviens que mes parents m’ont dit que la générosité est le bon caractère d’une personne
Mais maintenant, je suis très ébahi quand je vois ces enfants de la rue, ces gens handicapés et ces mères avec deux ou trois enfants allongés par terre
Qui tendent leurs mains à des gens sans pitié, des gens pleins d’égoïsme
Même s’il y a ceux qui sont animés par un esprit de fraternité et d’amour sans vision réciproque
Ceux qui sont guidés par la foi et qui ont pitié de ces misérables, de ces pauvres qui ont besoin de secours.

Citadin de Bujumbura, toi qui te fais un sourd d’oreilles face aux cris de secours de ces anges inconnus
Toi qui les regardes avec un œil de mépris parce qu’ils sont sales
Et toi qui te bouches le nez devant eux parce qu’ils exhalent un remugle
Au lieu de leur venir en aide
Aujourd’hui je t’en prie et t’en supplie
Daigne penser à secourir ces gens en danger,
Ces gens qui sont rongés par la famine
Et qui attendent toujours avec espoir  quelqu’un qui pourrait leur secourir.

Ne me dis pas que toi aussi tu es pauvre
Parce que je sais que chaque soir tu consommes quelques bouteilles de bière ou de Fanta dont je ne sais pas le prix
Accompagnées par des poulets ou par quelques brochettes.

Eh bien ! Dis-moi ! Pourquoi ceux qui te tendent les mains, tu les regardes avec dédain
Au lieu de penser à leur prêter la main ?
Pourquoi l’égoïsme t’a envahi
De telle sorte qu’en voyant un pauvre qui te tend la main
Tu renfrognes le visage et une mauvaise pensée apparaît dans ta tête ?

Je ne sais pas de quel spectacle tu joues
Je ne peux pas même deviner de quelle sorte de chrétien ou de musulman tu es
Parce que dans l’Eglise ou dans la Mosquée, tu donnes de grandes sommes d’argent
Croyant que tu remercies le Dieu le Tout-puissant pour tout ce qu’Il t’a donné
Mais quand tu sors de l’Eglise ou de la Mosquée, devant ces misérables  qui te tendent les mains
L’individualisme et l’égoïsme  te couvrent le visage
Et tu fais semblant de ne pas voir ces pauvres  qui ont besoin de ton aide pour vivre.

Ce que tu ne pourras pas oublier: Dieu n’a pas besoin de ces grandes sommes d’argent que tu lui donnes dans l’Eglise ou dans la Mosquée
Parce que Dieu ne mange pas.
Et si tu crois que Dieu se trouve seulement dans l’Eglise ou dans la Mosquée, tu te trompes trop.
Dieu est aussi dans ces pauvres, ces infirmes, ces enfants de la rue que tu méprises.

Mais…  Aide-moi à comprendre!
Pourquoi as-tu tendance de donner quelque chose à celui qui aura quoi à te donner en retour ?
Dans l’Eglise ou dans la Mosquée tu donnes tes grandes sommes d’argent croyant que Dieu te rendra le double ou même le centuple de ce que tu Lui auras donné
Pourtant, je le dis et je le répète,  Dieu  ne mange pas
Raison pour laquelle Il n’a pas besoin de tes sommes d’argent que tu lui donnes.

Je ne suis pas entrain de blasphémer
Je ne suis plus entrain de critiquer
Mais je suis entrain de t’expliquer.

Mon cher, pense et réfléchis
Puis change ton comportement.
Si tu as un cœur de pierre et que tu restes sans pitié
Si tu es envahi par l’égoïsme et que tu te fais un sourd aux cris de ceux qui te demandent de leur secourir
Tu te fais un aveugle devant ceux qui te tendent les mains
Alors que tu avais quoi à leur donner
Je te demanderais de penser à te convertir
Et penser à secourir ces indigents.

Ne me réponds pas comme celui qui m’a répondu qu’il a déjà fait l’aumône dans le passé
Et que maintenant c’est fini.
Sache que toutes  les bonnes actions n’ont pas de fin.
La bonté n’a pas de limite
La générosité n’a pas de délai.

J’espère que tu as bien compris
Et que dès aujourd’hui tu vas avoir pitié de ces démunis
Et que tu vas renoncer à l’individualisme et surtout à l’égoïsme.

Je voudrais enfin dire un coup de chapeau
A toute personne pleine de bonté et de générosité
Qui a pitié de ces pauvres, de ces infirmes et de ces enfants de la rue.
Il est digne d’honneur et de respect pour l’éternité.

Et toi qui as été envahi par l’égoïsme, je voudrais te dire
Que je serai très heureux quand je te verrai te convertir.
Je parle comme un poète
Mais je prêche comme un prophète

_Boshirwa Melchisédeck

Boshir MelckyPoète Burundais
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