Une lettre à ma Mère disparue
Maman, reçois mes salutations!
Prends ma main! Engage-moi pour que je retrouve mes jubilations!
Maman! Ceci n'est pas une lettre ouverte ou occluse
C'est le fruit d'une inspi d'un poète que Dieu a bien créé en toi avec muse.
J'exulte, malgré toute angoisse qui me ronge
Ou toute féroce et vorace solitude qui me mange.
Avec fierté, charité et plaisir, on était tout feu toute flamme dans notre taudis
Ta valeur et ton importance me faisaient cogiter au paradis.
De toi et en toi luisait mon bel avenir que cherche avec vivacité
Mes cheveux, reçus grâce à ta bravoure, obtempéraient à ton amour d'efficacité.
Immuablement, je prends ma plume en ce temps amène
Pour tout écrire, de toi et de ta mort, sans effroi ni peine.
Je sais qu'aucune chose ne pourrait te satisfaire
Mais, sache que je te magnifierai sans m'en défaire.
Maman, tu es partie ; sur ton sacré mausolée
Pas un mot de soulagement, je suis désolé.
Oh là là! Seule une croix triste en bois te salue!
Mon avenir meilleur que tu rêvais midi, matin et soir
S'est métamorphosé; un ombre de regret m'éberlue
Dans tout vent qui souffle, je n'y trouve que le désespoir.
Ce n'est pas de l'oubli; je le dis et je le dirai encore
Ces mots de chagrin et de larmes que je fais éclore
Se sont condensés dans mon âme.
Je suis égaré dans un perpétuel tourment.
A travers un temps sans pitié, je suis brûlé par une inextinguible flamme
Qui me fait tellement mal au coeur.
Frissonnant et pantelant, je respire au rythme de la rancœur
Sous un ciel impur, je me sens éloigné de ton souvenir charmant.
Maman, tu fus cette mère choyée de notre région
Sans soucis de haine et de soupçons, tu avais calmement un coeur sans lésion.
De tes yeux dorés et de ton sourire d'une agréable forme
J'y trouvais ma stabilité sans que mon coeur se déforme.
Bon Sang! Je souffre de ton absence, je suis devenu très mince
Mon ventre s'est amoindri, mon estomac se rince.
Me souvenant de tes regards charmés
Et de ta voix douce qui ne cessait pas de me calmer
Je n'oublierai jamais ton dernier sourire.
Avec toi, je me sentais comme un héritier au trône d'un royaume sans délire.
Assistés par mes frères et soeurs, je t'appelais ma source de vie sacrée
À ton amour et ton honneur, je m'y étais consacré.
Mon corps avait été remué par tes chansons bienheureuses
J'étais toujours raffolé de tes accents bien rythmés dans tes berceuses.
A ta mort, j'ai assisté à un étrange concert de pleurs
Au tombeau, j'ai dû voir beaucoup de gens avec leurs amours en fleurs.
Le doute et la douleur de la vie à venir formaient en moi un lien
Je pensais au sang de mon coeur qui coulait dans le tien.
D'une âme ivre, exténuée et fortement blessée
Irradiait un aveu d'une fièvre jaune féroce et insensée.
De l'amour et de la rancune, dans une saison sèche et brûlante
Se faisait entendre le cri d'un rossignol d'une voix tremblotante.
Cet oiseau messager se jûchait pour chanter son mal cher et secret
Déclarant une rumeur confuse qui montait de son coeur pour se répandre dans toute la forêt
Maman, ton âme s'est éclipsée ave une note vorace
Qui se jouerait à la guitare ou à la harpe sans être fugace.
Sous la terre où tu t'es réfugiée se sent une frisson
Je me perds dans cet univers où la solitude m'inflige sa sale moisson.
Je perds toute envie, je n'ai pas d'appétit pour me nourrir.
Eh bien! S'il me faut un bon sort, il me faut moi aussi mourir.
Maman, je ne t'oublierai jamais; tu restes graver dans ma mémoire
Ton départ et ton absence n'infligent toujours ses déboires.
Je t'adresse cette missive pour que ton esprit me protège
J'ai peur de ma vie, une vie de soucis et de terrible piège
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