Ne méprise personne.
Ne méprise personne, même un débile
L'image de Dieu est indélébile.
"Le séjour dans l'eau ne transforme pas un tronc d'arbre en crocodile". Ceci est ton message toi qui te fais un grand homme en oubliant ta vie d'enfance, ta vie misérable qui t'a fait souffrir ou ricaner suivant ton choix.
Je vous parle de moi. S'il fallait écrire mon histoire terrible et amère depuis ma création, je commencerais par ces jours de plus que j'ai séjourné dans les entrailles parfaites de ma regrettée maman qui peinait en pensant si je ne suis pas un bébé qui sera un jour accouché. Je continuerai avec ma vie tranchante comme une machette en exil quand je souffrais des maladies de toutes les couleurs sans oublier ma vie nonchalante quand je marchais les pieds nus sur des terres sablonneuses sous le soleil accablant d'Octobre et je mangeais sans me rassasier tous les aliments sans les laver ou me laver les mains. J'ajouterais ces jours où je gravissais des montagnes pour aller à l'école à la recherche du savoir qui pourrait me racheter et me délivrer de cette vie infâme. Je terminerais par ces jours où le sourire n'était plus mon champ de tire. Il est temps de vous dire tout car si je préfère ne pas couper mes cheveux aujourd'hui c'est que j'ai passé six ans sans voir un simple cheveu pousser sur ma tête. Si je préfère manger tout ce que je reçois en carême sans aucun jour de jeûne c'est que j'ai passé tous les dimanches d'une douzaine d'années en baillant à cause de la famine car manger le repas de midi pour les dimanches était chose impossible chez nous.
En tout cas je me demande s'il y avait un film de ma vie depuis mon enfance, tout le monde pleurerait à chaudes larmes. Mais Dieu merci, seul moi et Dieu savons tout. Je garde le secret de ma vie, je garde la tête haute tant que ma vie s'évolue petit à petit. Ce qui me rend heureux, je suis né pour une mission, je mourrai en action. Ne pensez pas qu'un enfant de la rue ne sera jamais un député, un patron ou un grand commerçant ou même un ministre de la jeunesse ou de la solidarité.
Je le dis et je pars,
Après mon départ,
Vous magnifierez ma part.
© Poète burundais
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