Une lettre au père de mon âme.

Bien-aimé de Dieu, un oiseau m’a dit
Qu'un jour je serai au  paradis
Si je reste heureux malgré toute insulte ou calomnie.

Mais j'ai vu que c'est un casse-tête
La calomnie me cause de l’insomnie
Elle m'embête
Et m'empêche de bien faire mes fêtes.

Je t’envoie cette lettre mélancolique
A travers ces mots en moût amer et mellifique.
Je t’envoie ce bouquet de vers en verre poétique
Sans avoir peur d’injures, d'offenses ou de critiques.

Bien-aimé de Dieu
Je pense toujours à toi, endormi dans mon pieu.
Mon respect pour toi est spirituel
Mais mon amour pour toi reste virtuel.

Je te dois l'honneur de toute mon âme
Car tu ne voulais pas que j’aie un cœur infâme.
Je t’appelle mon père
Car tu voulais que mon cœur ait un bon repère.

Bien aimé de Dieu, le philosophe prophète
Reçois cette lettre sans qu’elle t’hébète.
Accepte qu’elle te conseille sans qu’elle te dénigre
Car après que mon oreille eût bu ton mensonge aigre
La colère ronge mon cœur, la tristesse le dégrade
Et je suis toujours malade.

Eh bien! Je sais que rendre service c’est un sacrifice.
Mais je n’ignore pas que l’injustice n’est qu’un vice.
Je sais que tu es adorable
Mais pour que tu sois toujours vénérable
Toujours adorable
Et pour que tu sois toujours fiable
Sois, devant tous et pour tous, humble, impartial et serviable!
Si non, tu seras appelé diable.

Sois sans brutalité
Traite tout le monde au même pied d’égalité!
Si je suis pauvre ou impropre sur mon corps
Ne pense pas que je n'aurai jamais de l'or
Ou que je n'aurai plus une vie indolore
Ou encore une vie digne d'un bon décor.

Sois un bon pâtre
Qui fait paître ses brebis sans les battre!

Bien-aimé de Dieu, ne pense pas que je t’accuse
Ou que je m’excuse
Ou bien, que je me déguise.
Seulement, dans ces secondes ma colère s’attise
Je suis forcé à te faire cette sainte surprise.

Il y a sept ans qu’être content
N’était pas le credo de mon temps.
La colère fut la mélodie de mon kyrie
A cause de tes soupçons en série
Qui tombaient dans mes oreilles comme une orageuse pluie
Qui me causait pas mal d’ennuis.

Je n’ai pas refusé d’être chassé de ton royaume
Mais j’ai encaissé mille et un prétextes de ta chasse
Fondés sur la parole divine que tu as rendu amère puis m’agace.
Je n’ai pas eu de toi aucun baume
Plutôt, j’ai eu des mensonges
Qui ont ruiné toutes mes songes.

Tu as voulu le triomphe de l’honneur familial
Et tu as rompu l’amour prétendu juré filial.
Tu as été contraint de m’appeler un coureur de jupon
En oubliant ma sœur  du mouvement d'action catholique
Qui a été jetée comme un coupon
Après avoir fait bonne chère avec ton homologue angélique
Qui lui enseignait la bonne coutume apostolique.

Je me souviens que j’étais un loupiot
Mais je n’étais pas du tout idiot
Pour être remplacé par ton petit frère, ton cousin ou ton neveux
Un soûlard qui se cuitait, se pintait et se maldinguait pour faire fonctionner son sytème nerveux.

Malgré ton amourasse cachant un mauvais secret
J’ai été victime de ton népotisme sacré.
Je voulais vivre et survivre dans la pépinière des vocations
Pour mourir et ressusciter dans un monastère sans double vacation
Mais j'ai été désillusionné par ton plan insensé
Qui t'a malement récompensé
En outrant à ce que tu avais pensé
Et en exhalant un remugle d'une plaie que tu avais pansée.

Je saisis de cette occasion pour te dire condoléances
Et sincèrement, je te dis que Dieu a bien écouté mes doréances.

Tu m’as rendu coupable de mauvaises prétentions
En me baptisant un Saint de mauvaises intentions.
Oh ! Quelle cruelle adoration!
Quelle impardonnable exagération!

Bien-aimé de Dieu, je ne peux pas tout conter
Ça m’échapperait de bien raconter.
Laisse-moi dire seulement un grand ouf
Car mon cœur a vaincu la belle misère sans être pignouf.

Ne m’appelle plus un fou
Parce que je te raconte une vérité qui te semble floue
Mais reçois bien ce message et daigne comprendre
Je sais que rien ne va te surprendre.

Je voudrais enfin te dire
Qu’il est temps de te repentir.
Si tu ne veux pas changer
Je continuerai à te déranger.
Tes mauvaises attitudes te donneront toujours une mauvaise allure
Qui te donnera une couche d’une étrange créature.

Bien-aimé de Dieu
Je veux te voir heureux dans les cieux.
Je ne veux pas que tu sois appelé un saint sous une soutane
Mais je veux que tu sois appelé un saint sans qu’on te condamne.

Je ne pouvais pas rester silencieux
Alors que je ne suis pas un macchabée.
Toute ma joie avait été absorbée
J’étais enceinte de ce qui est pernicieux.
Je gardais un feu brûlant dans mon cœur
J’étais extenué par la rancœur.

Bien-aimé de Dieu, je ne suis pas maboul
Je suis plutôt normal et cool.

Ceci est la voix de ton dévoué le poète
Qui t'adore, t'honore et te respecte.

Je t’adresse ma lettre avec la colère et les larmes dans mes yeux
Mais je t’ai pardonné; sois paisible et audacieux.

_Boshirwa Melchisédeck
Décembre 2017

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