Plaintes d'un chômeur
C'est
dommage
De
vivre dans le chômage.
Le
chômage me fait vivre sans gloire
Mais
je cherche toujours sa victoire.
J'ai
réfléchi pour savoir
S'il
vaut mieux pleurer et s'en meurtrir les yeux sans le devoir
S'il
vaut mieux tout prendre au sérieux ou à la légère
S'il
vaut mieux rire pour goûter à une joie passagère ou viagère
S'il
vaut mieux sourire pour savoir bien vivre dans la galère
S'il
vaut mieux pleurer et donner accès à la colère
Malheureusement
je suis resté sans succès
Parce
que j'ai pensé à mon avenir incertain avec excès.
Dès
lors je me suis demandé: que puis-je faire
Afin
de rompre avec cette mauvaise affaire?
Je
me suis répondu que je vais mettre mon
problème sur table
Quitte
à l'examiner quand il sera inévitable.
J'ai
pris la décision de refuser le choix de rire quand il faut pleurer
De
ne pas écouter quelqu'un qui cherche à me leurrer
De
ne pas avoir peur de quelqu'un qui me reluque
Et
de faire le tout possible pour que je revendique
Tout
ce que j'ai le droit d'avoir
Après
avoir fait mon devoir.
Sans
mentir, le chômage m'a mis aux fers
Et
la vie devient du jour au jour un véritable enfer.
Je
suis devenu pauvre comme Job
Et
le rêve du job
M'a
efflanqué, m'a momifié et m'a fait sourd
Aux
cris de joie de ceux qui ne savent pas que porte un fardeau très lourd.
Il
me paraît honteux de voir chaque jour me briser sans honte
Ce
qui brûle mon cœur jusqu'à la fonte
Quand
je vois les autres en bonne et due forme
Alors
que moi, je vois toujours la misère fourbir ses armes.
C'est
pourquoi je dirai tous mes problèmes à tout un chacun
Sans
oublier aucun
Car
je ne vois pas comment j'échapperai à la mort
Même
si je reste toujours fort.
Mon
Dieu! Il m'arrive de me demander
Si
tout le monde avait peur de quémander
Qui
pourrait accuser le chômeur de tous les maux
Alors
que lui, il ne trouve pas de mots
Pour
expliquer sa vie sans avenir
Bien
qu'il eût des illusions de devenir
Quelqu'un
d'important et de grandeur
Qui
allait bâtir ce monde et combattre pour sa splendeur.
Mon
Dieu! Je me dis que si le chômage était un sacrifice
Ou
si le chômage n'était pas une sorte de croix ou de vice
Moi
seul, serais capable de me sacrifier
Ou
je ne serais pas ce martyr que la misère cherche toujours à crucifier.
Mais,
bien que le chômage soit pernicieux
Rien
ne m'empêchera d'être heureux sur la terre comme aux cieux
Et
je suis sûr qu'être chômeur n'est pas un péché
Raison
pour laquelle, malgré la présence du chômage, je ne me suis pas caché.
Pour
moi, un seul jour de profit
Est
le seul qui me suffit.
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